Dans un contexte budgétaire incertain, les lieux de spectacle doivent continuer à proposer une programmation artistique riche et variée.
La résidence mutualisée apparait alors comme une solution innovante. En effet, elle permet à plusieurs structures du spectacle de collaborer afin d’accueillir en résidence des compagnies et des artistes.
Dans cet article, nous faisons le point sur la résidence mutualisée avec ses bénéfices et les moyens pour la mettre en œuvre.
La résidence mutualisée, un dispositif collaboratif par nature entre structures du spectacle
Une résidence mutualisée est un dispositif mis en place entre plusieurs structures de spectacle pour accueillir des artistes ou des compagnies. Ces structures culturelles coopèrent au sein d’un même territoire.
Contrairement à une résidence traditionnelle durant laquelle un seul lieu accueille une compagnie ou un artiste dans le cadre d’une résidence de création ou de recherche par exemple, la résidence mutualisée implique plusieurs partenaires.
Cela peut-être des théâtres, des scènes conventionnées, des festivals ou bien des structures plus éloignées du monde du spectacle, comme des associations, des établissements scolaires ou sociaux.
L’idée de la résidence mutualisée est assez simple. En effet, au lieu qu’une seule structure prenne en charge l’accueil d’une équipe artistique, celle-ci bénéficie d’un parcours construit à plusieurs échelles.
Ce parcours peut inclure des représentations, des ateliers, des rencontres, le tout réparti dans les lieux des différents partenaires.
Il s’agit alors d’un projet collaboratif, pensé par plusieurs partenaires et qui vise à soutenir les artistes tout en maximisant les retombées pour leur structure et l’ensemble du territoire.
Pourquoi mutualiser une résidence entre plusieurs structures ?
En plus d’être intéressante pour les compagnies et les artistes, car ils bénéficient d’un parcours construit, la résidence mutualisée offre de nombreux avantages pour les structures d’accueil.
La résidence mutualisée permet tout d’abord de partager les coûts et les ressources. En effet, chaque structure contribue en fonction de ses moyens (financiers, techniques, ressources humaines).
Cela rend alors possible l’accueil d’artistes pour certaines structures et la résidence peut être plus ambitieuse et durable.
De plus, certains équipements (son, lumière, décors) peuvent circuler entre les structures partenaires, cela réduit de manière considérable les frais logistiques.
La résidence mutualisée permet également d’enrichir la programmation artistique des structures. Par le biais de ces résidences, certains lieux de spectacle peuvent accueillir des artistes qu’ils n’auraient pas pu accueillir individuellement pour des raisons financières ou logistique.
Ces lieux peuvent donc offrir une programmation plus diversifiée avec parfois, plusieurs représentations au sein du même lieu.
Aussi, la résidence mutualisée crée un parcours artistique cohérent à l’échelle d’un territoire. Plutôt que d’être concentrée dans une seule salle de spectacle, l’œuvre des artistes en résidence circule et va à la rencontre de publics différents.
Chaque lieu ayant son propre public, la diffusion du spectacle est élargie et valorise l’ensemble du territoire.
Enfin, au-delà des aspects financiers et artistiques, la résidence mutualisée favorise la coopération entre professionnels du spectacle vivant. Elle incite les programmateurs et les responsables des lieux à travailler conjointement.
À terme, cela contribue à renforcer la solidarité entre structures culturelles.
Comment organiser une résidence mutualisée ?
Accueillir une résidence mutualisée demande une préparation en amont et une organisation collective solide.
Pour qu’elle soit un succès, il est essentiel de définir clairement les objectifs, d’identifier les bons partenaires et de répartir les responsabilités entre les structures impliquées. Voici les étapes clés :
Identifier les partenaires adaptés
La première étape consiste à trouver des lieux partageant une même ambition artistique ou une complémentarité dans leurs missions.
Cela peut être un réseau de petites salles rurales, un festival et une scène conventionnée, ou encore des médiathèques et associations culturelles.
La cohérence est déterminante : il faut que les structures partenaires partagent une vision commune du projet ou des publics à toucher.
Définir les objectifs partagés
Une résidence mutualisée ne se limite pas à accueillir plusieurs représentations. Il est essentiel de poser dès le départ des objectifs précis. Il peut s’agir de diffuser un spectacle auprès de publics variés, de développer des actions culturelles dans différents contextes (scolaire, associatif, social), ou encore de fidéliser un public.
Ces objectifs communs servent de base à la coopération et facilitent la mobilisation des financements.
Élaborer un calendrier commun
La réussite d’une résidence mutualisée repose sur une planification claire. Il faut alors définir le nombre de représentations dans chaque lieu, répartir les ateliers et les rencontres, anticiper les temps de montage technique et les déplacements de l’équipe artistique.
Un calendrier concerté permet d’éviter les chevauchements et de fluidifier l’organisation de la résidence.
Astuce : N'hésitez pas à partager vos calendriers pour une meilleure visibilité des événements organisés
Formaliser la coopération par une convention de résidence
Pour encadrer la résidence, il est recommandé de rédiger une convention de résidence (structures partenaires + compagnie accueillie). Elle doit préciser :
- les engagements financiers de chaque structure,
- les responsabilités dans les divers domaines : technique, communication, billetterie,
- le calendrier détaillé,
- les actions de médiation prévues, les représentations, les rencontres, etc.
Cette formalisation sécurise toutes les parties et clarifie le cadre de travail.
La résidence mutualisée permet de transformer les contraintes budgétaires en opportunité collective. En coopérant, les structures partagent leurs ressources, diversifient leurs publics et renforcent leur ancrage territorial, tout en offrant aux compagnies et aux artistes des conditions de diffusion plus stables et durables.